Vous l’avez forcément entendu dans la cour de récréation : « N’avale pas ton chewing-gum, il restera sept ans dans ton estomac ! ». Une phrase lancée sur un ton grave, comme une mise en garde sacrée. Mais qu’en est-il vraiment ? Faut-il redouter l’ingestion accidentelle d’un chewing-gum ou est-ce un simple mythe persistant ?

Un trajet express dans le corps

Soyons clairs : un chewing-gum ne met pas sept ans à être digéré. En réalité, il ne l’est même pas du tout. Contrairement aux aliments classiques, il résiste aux enzymes digestives en raison de sa base gommeuse, composée de polymères et de résines.  « Notre corps ne possède pas d’enzymes pour digérer certains des produits contenus dans le chewing-gum », explique le Dr Nancy McGreal, Cela signifie qu’il traverse notre système digestif intact, comme d’autres substances non digestibles (pépins, fibres végétales).

Mais pas de panique ! Ce que l’estomac ne peut pas dissoudre, les intestins l’évacuent naturellement. Selon Julia Zumpano , diététicienne agréée, il faut en moyenne 40 heures pour qu’un chewing-gum ingéré soit éliminé via les selles. Un voyage express, bien loin des sept années d’errance intestinale qu’on nous a fait croire enfant.

Pourquoi cette légende urbaine s’est-elle imposée ?

D’où vient cette idée absurde ? Comme beaucoup de mythes alimentaires, elle trouve son origine dans une exagération bienveillante destinée à dissuader les enfants d’adopter une mauvaise habitude. Un chewing-gum coincé dans la gorge ou dans les voies digestives pourrait, en effet, entraîner une gêne.

Les parents, soucieux de prévenir ce risque, ont sans doute amplifié le message. Un peu comme l’histoire de la soupe qui fait grandir ou des ongles rongés qui provoqueraient des vers dans le ventre… La peur est parfois un levier éducatif efficace.

Avaler un chewing-gum : un vrai risque pour la santé ?

Bien qu’inoffensive en cas d’ingestion occasionnelle, cette habitude peut poser problème si elle devient fréquente. Des cas d’obstruction intestinale ont été recensés, notamment chez des enfants ayant avalé plusieurs chewing-gums en peu de temps.

Une étude évoque la formation de bézoards gastro-intestinaux, des masses compactes difficiles à évacuer. Chez les plus jeunes, dont l’appareil digestif est encore fragile, ces accumulations peuvent provoquer des constipations sévères.

Autre effet indésirable : certains chewing-gums contiennent du sorbitol, un édulcorant qui, en excès, peut engendrer des troubles digestifs. Alors oui, avaler un chewing-gum n’est pas dramatique, mais ce n’est pas une raison pour en faire une habitude.

Un désastre pour l’environnement

Si l’organisme humain parvient à s’en débarrasser rapidement, la nature, elle, n’a pas cette chance. Un chewing-gum jeté dans la rue met jusqu’à cinquante ans à se décomposer. Son élasticité et sa résistance aux enzymes digestives sont aussi ce qui le rend si tenace face aux éléments.

Fabriqué à partir de polymères proches des plastiques, il s’accroche aux trottoirs, aux bancs, aux chaussures et même aux pattes des animaux. Les municipalités dépensent des fortunes pour nettoyer ces résidus collants, et les chewing-gums comptent parmi les déchets urbains les plus persistants.

Alors, si vous tenez à votre chewing-gum, pensez à le jeter dans une poubelle, pas par terre.

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À propos de l'auteur

Rym El Kechai

Rédactrice web passionnée par le bien-être mental et physique, mon objectif est de vous offrir des conseils inspirants en vue d'une vie saine et équilibrée. Ensemble, parcourons le chemin menant à une version améliorée de nous-mêmes à travers chaque article.

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