Chaque année, les tendances nutritionnelles se bousculent : régimes miracles, aliments superstars, recommandations officielles… Pourtant, certaines vérités restent immuables. Le docteur Jiri Kubes, radio-oncologue et expert en protonthérapie, met en garde contre deux aliments en particulier qui, selon lui, devraient être éliminés ou consommés avec une extrême modération pour réduire le risque de cancer.
L’alcool, un faux ami pour la santé
Verre de vin au dîner, cocktail entre amis ou apéritif du vendredi soir : l’alcool fait partie du quotidien de nombreux Français. Pourtant, ses effets sur la santé sont loin d’être anodins.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 16 000 décès par cancer seraient attribuables chaque année à la consommation d’alcool en France, selon la Ligue contre le cancer. Une réalité souvent sous-estimée, alors que le lien entre alcool et cancer est désormais scientifiquement prouvé.
Les cancers les plus concernés ? Sein, foie, œsophage, bouche, pharynx, colon, rectum et estomac. Plus la consommation est élevée, plus le risque grimpe.
Le docteur Kubes est catégorique : « On ne sait pas à quel moment précis les risques deviennent significatifs, mais il est établi que plus vous buvez d’alcool, plus votre risque est élevé ».
Pourquoi l’alcool est-il si nocif ? En perturbant les cellules et leur capacité à se régénérer, il favorise les mutations à l’origine des cancers. De plus, il interfère avec les hormones, notamment les œstrogènes, augmentant ainsi le risque de cancers hormonodépendants, comme celui du sein.
La viande transformée, un danger sous-estimé
Jambon, saucisses, bacon, hot-dogs… Ces produits ultra-transformés font partie du régime occidental depuis des décennies. Pourtant, leur consommation régulière est associée à une hausse du risque de cancer colorectal, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ce danger provient des méthodes de conservation : fumage, salage, ajout de conservateurs. Ces procédés génèrent des composés chimiques nocifs, dont les nitrites, connus pour favoriser la formation de substances cancérigènes dans l’organisme.
Le docteur Kubes met en garde : « Il est conseillé de consommer les viandes transformées avec modération. En plus de réduire leur consommation, il est important d’adopter un régime alimentaire équilibré, riche en fruits, céréales complètes et légumes »;
Une étude a révélé que les personnes consommant le plus de viande rouge (100 g/jour en moyenne) avaient un risque de cancer accru de 30 % par rapport à celles en consommant moins (40 g/jour).
Faut-il pour autant devenir végétarien ? Pas nécessairement. L’important est d’adopter une consommation raisonnée, en privilégiant les protéines végétales et les viandes non transformées.
Un mode de vie global pour minimiser les risques
Réduire l’alcool et la viande transformée, c’est un bon début, mais cela ne suffit pas. Selon le docteur Kubes, la prévention passe aussi par un mode de vie sain et équilibré. Trois piliers essentiels :
- Maintenir un poids de forme : le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque connus pour plusieurs types de cancers.
- Pratiquer une activité physique régulière : bouger stimule le métabolisme et aide l’organisme à mieux réguler ses fonctions cellulaires.
- Adopter une alimentation variée et riche en nutriments : privilégier les fruits, légumes, céréales complètes et bonnes graisses pour renforcer les défenses naturelles.
Le message est clair : les petites habitudes quotidiennes ont un impact considérable sur la santé à long terme.
Écouter son corps et rester vigilant
La prévention, c’est aussi être attentif aux signaux de son corps. En cas de symptômes inhabituels ou persistants, mieux vaut consulter un professionnel de santé. Le docteur Kubes rappelle : « Si vous vous inquiétez de votre risque de cancer ou de certains symptômes, parlez-en toujours à votre médecin ».
En définitive, la santé se joue dans l’assiette et dans le mode de vie. Loin d’être une fatalité, le cancer peut, dans de nombreux cas, être prévenu par des choix éclairés.