L’huile d’olive, les légumes frais et les plats savoureux sont souvent synonymes du régime méditerranéen, présenté comme un modèle absolu d’alimentation saine. Cependant, le Dr Jean-François Renucci émet des réserves sur cette vision idéalisée. Derrière les louanges et les recommandations nutritionnelles officielles, se cache une réalité plus nuancée.

Le régime méditerranéen, vraiment un modèle absolu ?

L’huile d’olive et le régime méditerranéen sont souvent vantés comme les piliers d’une alimentation saine. Pourtant, selon le Dr Jean-François Renucci , cardiologue et ambassadeur de la fondation Agir pour le Cœur des Femmes, cette vision serait largement idéalisée.

À contre-courant des recommandations habituelles, ce spécialiste remet en question les vertus souvent attribuées à l’alimentation méditerranéenne. Selon lui, l’idée selon laquelle ce régime protégeait significativement des maladies cardiovasculaires reposait sur une lecture biaisée des données.

D’où vient cette croyance ? Dans les années 1950, un chercheur américain a comparé les habitudes alimentaires de différentes populations et a constaté que les Crétois avaient un faible taux de maladies cardiovasculaires. Ce constat a mené à la promotion du régime crétois , progressivement élargi à d’autres régions méditerranéennes et établi en modèle alimentaire de référence.

Or, selon le Dr Renucci , cette situation était moins liée à l’alimentation qu’aux conditions de vie de l’époque. « En Crète dans les années 1950, c’était tout simplement une alimentation de pays pauvre, où il n’y avait ni fumeurs ni personnes obèses ». Un facteur clé souvent oublié dans l’analyse.

Une efficacité remise en question

L’idée d’un régime miracle a séduit de nombreux adeptes et inspiré les recommandations nutritionnelles officielles. Pourtant, plusieurs études ne confirment pas ses bienfaits tant vantés.

« Il ya une vingtaine d’années, une méta-analyse anglaise regroupant toutes les études disponibles sur le sujet a conclu qu’adopter le régime méditerranéen ne faisait pas baisser le taux de mortalité, et réduisait très légèrement les morbidités ».

En d’autres termes, si remplacer les plats industriels par des aliments frais est bénéfique, ce n’est pas une garantie absolue contre les maladies cardiovasculaires. Pour le Dr Renucci , l’essentiel est ailleurs : l’activité physique, la réduction des excès alimentaires et une prise en charge médicale adaptée avec un impact bien plus significatif.

Autre point de vigilance : l’excès de confiance dans les bienfaits de l’alimentation peut amener certains patients à négliger leurs traitements médicaux . « Le risque est que certaines personnes arrêtent leurs médicaments contre l’hypertension ou le cholestérol en pensant que manger sainement suffit. Ce n’est pas le cas ».

L’huile d’olive, pas si exceptionnelle ?

Au cœur du régime méditerranéen, l’ huile d’olive est souvent présentée comme une alliée incontournable de la santé cardiovasculaire. Pourtant, le Dr Renucci nuance fortement cette idée. « L’huile d’olive n’est pas la meilleure huile, l’huile de colza est meilleure pour la santé mais c’est moins vendeur, moins valorisé ».

Si l’huile d’olive contient des acides gras monoinsaturés bénéfiques, elle n’est pas la seule à offrir des propriétés intéressantes. Les huiles de colza, de noix ou de pépins de raisin , riches en oméga-3 et polyinsaturés , présentent des atouts nutritionnels souvent sous-estimés.

L’idéal serait donc de varier les huiles plutôt que de se limiter à une seule. Utiliser un mélange de quatre huiles, tout en modérant sa consommation globale de matières grasses, semble être une approche plus équilibrée.

Faut-il tout revoir dans notre alimentation ?

Ce que souligne le Dr Renucci , ce n’est pas tant que le régime méditerranéen soit mauvais, mais plutôt qu’il ne faut pas en attendre des miracles. Selon le Dr Renucci « Ce n’est pas que ça protège, c’est plutôt que ce qu’on mange habituellement est mauvais ».

Le véritable enjeu est donc d’adopter une alimentation plus naturelle et plus diversifiée , en provoquant les excès et en privilégiant les produits frais. Dans cette optique, plutôt que de chercher un régime parfait , mieux vaut s’inspirer de principes simples :

  • Consommer plus de poissons que de viande rouge.
  • Privilégier les aliments bruts aux produits transformés.
  • Intégrer différentes sources de matières grasses.
  • Bouger au quotidien et entretenir une bonne hygiène de vie.

L’alimentation est une brique essentielle d’un mode de vie sain , mais elle ne peut pas à elle seule remplacer les avancées médicales . Loin des effets de mode, une approche plus nuancée et réaliste sans doute d’adopter des habitudes durables, sans tomber dans le piège des promesses exagérées.

À propos de l'auteur

Mélissa Ait Lounis

Diplômée en biotechnologie et passionnée par le bien-être, j’adore écrire sur des sujets qui nous aident à mieux comprendre notre corps et à nous sentir bien au quotidien. Que vous soyez là pour trouver des recettes saines, des conseils fitness ou juste un peu d’inspiration, sachez que vous êtes au bon endroit !

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