Que vous viviez en pleine ville ou à la campagne, il y a des chances que vous ayez entendu parler des dangers de la pollution pour vos poumons. Mais saviez-vous qu’elle peut aussi affecter votre cerveau, et ce, de manière plus subtile que vous ne l’imaginez ? C’est une étude récente publiée dans Journals of Gerontology qui a fait l’effet d’une bombe : la pollution de l’air impacte non seulement la qualité de notre respiration, mais aussi nos fonctions cognitives, en particulier chez les personnes âgées.
L’air pollué : une menace insidieuse pour la santé mentale
Une étude sur plusieurs années a observé les effets de l’exposition à deux polluants majeurs : le dioxyde d’azote (NO₂) et les particules fines (PM2.5), substances issues principalement de la circulation automobile et de la combustion de combustibles fossiles. Ces polluants, bien qu’ils soient souvent associés aux problèmes respiratoires, auraient des conséquences dramatiques sur notre cerveau, en particulier chez les plus de 60 ans.
Les chercheurs ont suivi les données de 1 100 adultes britanniques, et les résultats sont plus qu’inquiétants. Ceux qui ont été exposés à des niveaux élevés de pollution ont montré une diminution significative de leurs capacités cognitives, en particulier dans le domaine du langage.
Les tests de fluidité verbale ont révélé des scores bien plus bas chez les participants exposés aux niveaux les plus élevés de PM2.5 et de NO₂. En d’autres termes, la pollution de l’air ne se contente pas de rendre l’air plus pollué, elle semble aussi altérer nos facultés à communiquer efficacement.
Pourquoi la pollution attaque-t-elle le langage en priorité ?
Une question qui revient souvent : pourquoi le langage semble-t-il être la première fonction affectée par la pollution de l’air ? D’après les chercheurs, le coupable serait le lobe temporal, la zone du cerveau responsable du langage et de la mémoire sémantique. Ce lobe serait particulièrement vulnérable aux effets de la pollution de l’air, car les particules fines, en plus de causer une inflammation chronique et du stress oxydatif, peuvent franchir la barrière hémato-encéphalique, un mécanisme de protection du cerveau.
Mais attention : cette étude ne signifie pas que plus vous êtes exposé à la pollution, plus vous perdez en performance cognitive. En réalité, les résultats suivent une courbe en J inversée, indiquant que des niveaux extrêmement faibles de pollution, comme dans certaines zones rurales, pourraient aussi affecter la cognition, bien que d’une manière différente. Il y a donc un équilibre à trouver entre les zones très polluées et celles trop peu exposées à des sources de pollution.
Comment se protéger des effets invisibles de la pollution ?
Bonne nouvelle : il existe des moyens de protéger notre cerveau des effets délétères de l’air pollué. Tout d’abord, l’air pur est un allié de taille. Investir dans un purificateur d’air avec filtre HEPA peut grandement améliorer la qualité de l’air dans votre intérieur en capturant les PM2.5. Cela vous permettra de respirer plus facilement et de préserver vos capacités cognitives à long terme.
Aussi, pour ceux qui cuisinent régulièrement, une petite astuce : ventilez votre cuisine ! Non seulement cela permet de réduire les particules fines générées par la cuisson, mais cela protège aussi votre cerveau des risques de déclin cognitif. Et si vous êtes du genre à faire votre jogging en plein cœur de la ville, il peut être judicieux de vérifier la qualité de l’air via des applications comme AirNow ou Plume Labs. Ces outils vous indiqueront les meilleurs moments pour sortir sans risquer d’agresser vos poumons et votre cerveau.
Enfin, n’oubliez pas l’importance des politiques publiques. Si chacun de nous peut prendre des mesures pour améliorer la qualité de l’air chez soi, il est essentiel de soutenir les initiatives locales et nationales pour réduire les émissions industrielles et les polluants liés aux transports.
