Ah, le sommeil… ce doux refuge après une journée bien remplie. Pourtant, si l’on en croit la science, tout le monde ne profite pas de ses bienfaits de la même manière. Les femmes, en particulier, semblent accumuler une « dette de sommeil » plus importante que les hommes. Entre biologie, hormones et charge mentale, les raisons de cette inégalité sont multiples. Alors, pourquoi les nuits des femmes sont-elles plus courtes et agitées ?

Un rythme biologique qui joue contre elles

L’une des premières explications réside dans le rythme circadien, cette horloge interne qui régule nos cycles de sommeil et d’éveil. Selon une étude publiée dans Sleep Medicine Reviews, les femmes sécrètent de la mélatonine, l’hormone du sommeil, plus tôt dans la journée que les hommes. Résultat : elles ont tendance à s’endormir et se réveiller plus tôt, ce qui peut provoquer des réveils nocturnes et des insomnies.

Mais ce n’est pas tout. La physiologie féminine impose des variations hormonales qui influencent directement la qualité du sommeil. Règles douloureuses, grossesses, allaitement, ménopause… autant d’événements qui impactent le repos nocturne.

Une charge mentale qui pèse la nuit

Si la biologie joue un rôle clé, elle n’explique pas tout. L’un des principaux coupables du mauvais sommeil féminin est la charge mentale. En 2024, les femmes assurent encore la majorité des tâches domestiques et éducatives. Selon une étude de l’Ifop, 8 mères sur 10 ayant un enfant de moins de 3 ans déclarent se lever plus souvent que leur conjoint lorsque leur bébé pleure.

Les jeunes parents mettent en moyenne six ans à retrouver un sommeil normal après la naissance d’un enfant. Pourtant, cette dette de sommeil est loin d’être équitable : après une grossesse, les femmes dorment en moyenne une heure de moins par nuit, contre seulement 15 minutes de moins pour les hommes. Un écart qui reflète des inégalités encore bien ancrées dans le quotidien.

Hypervigilance et anxiété : le duo infernal

Une fois la lumière éteinte, les soucis ne disparaissent pas pour autant. Les femmes sont souvent plus enclines à l’hypervigilance, notamment lorsqu’elles ont des enfants. Cette prédisposition à l’inquiétude perturbe le relâchement nécessaire à un sommeil profond et réparateur.

Ajoutons à cela que les femmes souffrent plus fréquemment d’anxiété et de dépression, deux troubles directement liés aux insomnies. Un véritable cercle vicieux se met alors en place : plus elles stressent, plus elles dorment mal, et plus elles dorment mal, plus leur niveau de stress augmente.

Un manque de temps libre qui n’aide pas

L’activité physique joue un rôle essentiel dans la qualité du sommeil. Pourtant, les femmes sont globalement moins actives que les hommes. En cause ? Un temps libre plus réduit.

Une enquête réalisée en 2024 révèle que les Français disposent en moyenne de 36 heures de temps libre par semaine. Mais là encore, les disparités sont frappantes : les femmes en ont seulement 32 heures, soit 9 heures de moins que les hommes. La parentalité accentue encore ces écarts : les couples avec enfants disposent de 28 à 29 heures de temps libre par semaine, contre 42 heures pour les célibataires ou les couples sans enfants.

Moins de temps libre signifie moins d’occasions de se détendre, de pratiquer une activité physique ou simplement de s’accorder du temps pour soi. Or, un corps fatigué et un esprit surchargé sont les pires ennemis d’une bonne nuit de sommeil.

Comment améliorer le sommeil des femmes ?

Face à ces réalités, quelles solutions pour mieux dormir ? Voici quelques pistes :

  • Optimiser son rythme circadien : privilégier une exposition à la lumière naturelle le matin et éviter les écrans le soir pour favoriser une bonne sécrétion de mélatonine.
  • Équilibrer la charge mentale : partager équitablement les responsabilités domestiques et familiales pour alléger le stress.
  • Gérer l’anxiété : pratiquer la méditation, le yoga ou la cohérence cardiaque pour favoriser l’endormissement.
  • Bouger plus : intégrer une activité physique régulière, même modérée, pour améliorer la qualité du sommeil.
  • S’aménager du temps libre : réserver des moments pour soi et veiller à prioriser son propre bien-être.

Le sommeil est un enjeu de santé majeur, et les différences entre hommes et femmes ne devraient pas être une fatalité. Mieux comprendre ces mécanismes permet non seulement de mieux dormir, mais aussi de poser les bases d’une répartition plus équilibrée des responsabilités et du temps de repos.

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À propos de l'auteur

Mélissa Ait Lounis

Diplômée en biotechnologie et passionnée par le bien-être, j’adore écrire sur des sujets qui nous aident à mieux comprendre notre corps et à nous sentir bien au quotidien. Que vous soyez là pour trouver des recettes saines, des conseils fitness ou juste un peu d’inspiration, sachez que vous êtes au bon endroit !

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