Manger moins de viande est devenu une tendance forte, portée par des préoccupations environnementales, éthiques et de santé. Mais le régime végétarien est-il réellement bénéfique pour l’organisme ?
Une récente étude de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) s’est penchée sur la question et livre des résultats nuancés. Moins de maladies chroniques, mais des carences à surveiller : voici ce qu’il faut en retenir.
Moins de diabète et de maladies chroniques
L’un des principaux enseignements de l’étude est la réduction des risques de certaines maladies chez les végétariens. En effet, les adeptes de ce régime présentent une probabilité plus faible de développer un diabète de type 2, maladie directement liée aux habitudes alimentaires et au mode de vie.
D’autres bienfaits sont également mis en avant : un moindre risque de cancers, notamment ceux de l’estomac, du sang et de la prostate. L’étude évoque aussi une protection potentielle contre certaines maladies gastro-intestinales et ophtalmologiques, comme la cataracte.
Chez les femmes, une information intéressante ressort : celles qui suivent une alimentation végétarienne souffriraient moins de troubles de l’ovulation. Un constat qui pourrait intéresser celles qui envisagent une grossesse et souhaitent adapter leur alimentation en conséquence.
Des carences nutritionnelles à ne pas sous-estimer
Si le régime végétarien a des atouts, il présente aussi des défis nutritionnels. L’étude met en évidence plusieurs carences fréquentes chez les personnes qui excluent la viande et le poisson de leur alimentation.
Les déficits les plus préoccupants concernent :
- Le fer, essentiel pour éviter l’anémie et la fatigue chronique.
- L’iode, indispensable au bon fonctionnement de la thyroïde.
- Les oméga-3 (EPA et DHA), connus pour leur rôle dans la santé cardiovasculaire et cérébrale.
- Les vitamines B12 et D, cruciales pour l’énergie et le système immunitaire.
Les végétaliens, qui éliminent tous les produits d’origine animale (œufs, lait, miel), sont encore plus exposés. Ils doivent également surveiller leurs apports en vitamine B2 et en zinc, deux éléments clés pour l’immunité et la régénération cellulaire.
Autre point préoccupant : le risque de fractures osseuses plus élevé chez les végétariens. Ce phénomène pourrait s’expliquer par une insuffisance en calcium et en phosphate, deux nutriments majeurs pour la santé des os.
Comment équilibrer son régime végétarien ?
Face à ces constats, l’Anses insiste sur l’importance d’une alimentation équilibrée et diversifiée. L’agence a même publié des recommandations précises pour aider les végétariens à couvrir leurs besoins nutritionnels.
Voici quelques repères utiles :
- Fruits et légumes : au moins 700 g par jour
- Légumineuses : 75 à 120 g par jour (selon qu’on est végétarien ou végétalien)
- Féculents et pains complets : 170 à 250 g par jour
- Oléagineux (amandes, noix, graines de lin) : 50 à 65 g par jour
- Produits laitiers (pour les non-végétaliens) : 350 g de lait, yaourt ou fromage par jour
- Levure de bière : 10 à 15 g par jour, une source naturelle de vitamine B12
Pour les végétaliens, l’Anses recommande d’intégrer des boissons végétales enrichies, des suppléments en vitamine B12 et une consommation accrue de légumineuses pour compenser l’absence de protéines animales.
Faut-il se supplémenter ?
La question des compléments alimentaires revient souvent chez ceux qui adoptent un régime végétarien. Selon l’Anses, certaines carences, comme celles en B12, fer ou oméga-3, sont difficiles à combler uniquement par l’alimentation.
Un suivi médical et des analyses sanguines régulières permettent d’évaluer ses besoins et d’adapter sa consommation en conséquence. Certains aliments enrichis, comme les laits végétaux supplémentés en calcium ou les huiles riches en DHA, peuvent aussi être des alternatives intéressantes.