Les fruits sont les stars incontestées d’une alimentation équilibrée. Riches en vitamines, en minéraux et en antioxydants, ils sont souvent présentés comme des alliés santé incontournables. Mais attention, derrière leur apparence inoffensive, certains cachent une réalité moins connue : ils peuvent être toxiques s’ils sont consommés de la mauvaise manière.
Récemment, la diététicienne-nutritionniste Nouchka Simic a mis en garde contre un danger insoupçonné : les noyaux de certains fruits renferment une substance qui, une fois digérée, peut se transformer en cyanure.
Pourquoi certains fruits peuvent être toxiques
Les cerises, abricots, pêches et prunes ont un point commun : leur noyau contient une substance appelée amygdaline, un glycoside cyanogène. Une fois ingérée, elle peut se transformer en cyanure, une molécule hautement toxique pour l’organisme.
Selon Nouchka Simic, « il n’y a aucun danger si on ne croque pas dans le noyau ». Le problème survient lorsque ces noyaux sont mâchés, libérant ainsi leur potentiel toxique. Des cas d’intoxication ont déjà été rapportés chez des personnes qui, par simple curiosité ou par goût, ont consommé ces noyaux.
Si l’information peut surprendre, elle est pourtant bien documentée. L’organisme humain possède une certaine tolérance au cyanure, mais au-delà d’un certain seuil, cela peut entraîner des symptômes sévères, allant de la nausée aux troubles respiratoires, voire à des complications plus graves.
Quel est le seuil toxique ?
Avant de paniquer à l’idée d’avoir avalé un noyau de cerise par accident, il est essentiel de remettre les choses en perspective.
D’après la diététicienne-nutritionniste, la dose létale de cyanure se situe entre 0,5 mg et 3 mg par kilo de poids corporel. Concrètement, un adulte de 70 kg devrait avaler entre 206 et 1235 noyaux de cerise ou 70 à 420 noyaux d’abricot pour atteindre ce seuil critique.
En d’autres termes, si vous avalez un noyau par inadvertance, aucun risque pour votre santé. Mais une consommation régulière et excessive de ces noyaux pourrait, à terme, poser problème.
Le cas controversé de la poudre de noyaux d’abricots
Si l’ingestion accidentelle de quelques noyaux ne présente pas de danger immédiat, une tendance plus préoccupante mérite d’être soulignée : l’utilisation culinaire et médicinale des noyaux moulus.
Certains amateurs de cuisine, en quête d’arômes intenses, intègrent de la poudre de noyaux d’abricots dans leurs préparations. D’autres, influencés par des croyances populaires, l’utilisent comme remède naturel.
Or, cette pratique peut rapidement devenir problématique. Comme l’explique Nouchka Simic, « des cuisiniers amateurs utilisent encore des noyaux d’abricots moulus pour agrémenter leurs plats… ou pour des raisons médicinales. Là, ça peut poser problème ! ».
Des cas d’intoxication ont déjà été signalés, notamment chez des personnes convaincues des prétendus bienfaits anticancéreux de cette poudre. Pourtant, aucune étude scientifique ne valide ces allégations, et le risque de surdose toxique est bien réel.
Comment consommer les fruits en toute sécurité ?
Les fruits restent une source de bienfaits pour la santé, à condition de les consommer correctement. Voici quelques règles simples à adopter :
- Ne pas croquer ni mâcher les noyaux de fruits à noyaux (abricots, cerises, pêches, prunes).
- Éviter les préparations à base de noyaux moulus, surtout lorsqu’elles ne sont pas encadrées par des recommandations officielles.
- Se méfier des remèdes naturels non validés scientifiquement, notamment ceux à base d’extraits de noyaux.
- Privilégier la partie comestible du fruit, tout simplement.
En définitive, l’idée que l’on peut s’empoisonner avec des fruits est un mythe partiellement fondé. Oui, certains noyaux contiennent une substance potentiellement toxique, mais dans des proportions qui nécessitent une consommation excessive pour devenir réellement dangereuses.