Quand on pense à une tasse de thé, on imagine une boisson réconfortante, pleine de saveurs et de bienfaits. Pourtant, une étude récente vient semer un léger nuage dans notre infusion : les sachets de thé en plastique pourraient libérer des milliards de microplastiques dans votre boisson.
Les microplastiques dans nos tasses : une réalité surprenante
Les chercheurs se sont penchés sur plusieurs types de sachets de thé pour mesurer la quantité de microplastiques qu’ils libèrent dans l’eau chaude. Selon cette étude, parmi les matériaux analysés, le polypropylène, couramment utilisé dans les sachets en plastique, est le plus inquiétant. Une tasse préparée avec ces sachets pourrait contenir 1,2 milliard de particules par millilitre.
Et ce n’est pas tout : même les sachets en cellulose ou en nylon ne sont pas exempts de critiques. Les sachets en papier relâchent environ 135 millions de particules par millilitre, tandis que ceux en nylon en libèrent un peu plus de 8 millions. Si ces chiffres paraissent astronomiques, ils rappellent surtout que notre quotidien regorge de plastique, y compris dans des objets auxquels on ne penserait pas forcément.
Quels risques pour notre santé ?
Les microplastiques ne sont pas qu’une curiosité scientifique. Les chercheurs ont découvert que ces particules sont absorbées par les cellules intestinales humaines. Plus inquiétant encore, selon John Meeker, professeur de sciences de la santé environnementale et de santé publique mondiale à l’École de santé publique de l’Université du Michigan, elles parviennent à s’y fixer fermement et peuvent même pénétrer jusqu’au noyau des cellules, là où notre ADN est stocké.
Cela ne signifie pas pour autant que vous devez paniquer à chaque tasse de thé. Les effets à long terme des microplastiques sur la santé humaine restent flous. Des études ont pointé un lien possible entre ces particules et des perturbations du système endocrinien, voire certains types de cancers. Mais comme le souligne la communauté scientifique, il est encore trop tôt pour établir des conclusions fermes.
En revanche, il est certain qu’une exposition accrue aux plastiques n’est pas idéale, surtout quand elle touche des produits que nous consommons régulièrement.
Pourquoi les sachets en plastique sont-ils si répandus ?
Si les sachets de thé en plastique se retrouvent dans nos cuisines, ce n’est pas un hasard. Leur résistance à l’eau chaude, leur design moderne (notamment les sachets pyramides en nylon), et leur facilité de production en font un choix pratique pour de nombreux fabricants.
Pourtant, l’émergence de données sur leur impact environnemental et sanitaire pousse certains consommateurs à revoir leurs habitudes. Même les sachets dits « biodégradables », souvent composés de plastique à base de plantes, ne sont pas une solution miracle : ces matériaux peuvent aussi libérer des nanoplastiques, des particules encore plus petites que les microplastiques.
Adopter des habitudes plus responsables
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe, selon García-Rodríguez, spécialiste des microplastiques, des solutions simples pour réduire votre exposition aux microplastiques tout en continuant à savourer votre boisson préférée :
- Passez au thé en vrac : Optez pour des feuilles de thé que vous infuserez avec un infuseur en acier inoxydable. C’est écologique, sain et souvent meilleur en termes de saveur.
- Évitez les sachets en plastique : Privilégiez les marques qui utilisent des matériaux 100 % naturels ou sans plastique.
- Réduisez le plastique dans votre quotidien : Au-delà du thé, minimisez l’utilisation de contenants alimentaires en plastique, préférez les bouteilles en verre ou en acier, et choisissez des produits emballés dans des alternatives durables.
Il est également important de voir le problème des microplastiques sous un angle plus large. Ces particules ne se contentent pas d’envahir nos tasses, elles contaminent aussi l’environnement, se retrouvant dans les sols, les océans et même l’air que nous respirons.
Selon Alba García-Rodríguez, il ne s’agit pas de bannir totalement le plastique, mais de réduire son usage inutile. Le plastique a joué un rôle clé dans la conservation alimentaire, mais l’excès de matériaux à usage unique a créé une dépendance problématique.