L’été approche, les terrasses se remplissent, les verres tintent, mais voilà, votre médecin a pointé du doigt un cholestérol trop élevé. Et vous, un brin contrarié, vous demandez si le verre de rosé bien frais que vous affectionnez tant est désormais banni de votre table. Bonne nouvelle : il y a une réponse nuancée, loin des idées reçues et des privations systématiques.
Cholestérol : pas l’ennemi qu’on croît
Avant de brandir l’interdit, il faut comprendre ce qu’est le cholestérol. Il joue un rôle fondamental dans l’organisme : il participe à la synthèse des hormones, de la vitamine D et à la fabrication des membranes cellulaires. Mais attention, tous les cholestérols ne se valent pas. Le LDL, surnommé « mauvais cholestérol », favorise les dépôts de graisses dans les artères. À l’inverse, le HDL ou « bon cholestérol » agit comme un nettoyeur en ramenant l’excès au foie pour élimination.
En cas de taux de LDL élevé, les risques cardiovasculaires augmentent, et l’alimentation devient une priorité. Ce qui pose inévitablement la question de l’alcool, et plus précisément du vin rosé.
Rosé et cholestérol : faut-il vraiment s’inquiéter ?
Commençons par un point essentiel : le vin rosé ne contient pas de cholestérol. Il n’est donc pas à classer parmi les aliments à proscrire d’emblée. Mais comme souvent, tout est dans la dose. Le Pr Jérôme Roncalli, cardiologue au CHU de Toulouse, précise que « ses effets sur la santé cardiovasculaire dépendent de la quantité de vin consommée et de votre état de santé global ».
Le rosé, notamment dans sa version sèche, renferme une faible teneur en sucres et quelques polyphénols, des antioxydants aux propriétés intéressantes. Ces composés participent à la protection des artères, luttent contre le stress oxydatif et soutiennent la souplesse vasculaire.
Les limites à ne pas franchir
Mais attention à ne pas tirer de conclusions hâtives. Le rosé reste une boisson alcoolisée, et ses effets ne sont pas anodins. Même en petite quantité, l’alcool peut altérer la santé cardiovasculaire. Voici les principaux risques à surveiller :
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Augmentation de la pression artérielle
Une consommation régulière d’alcool peut faire grimper la tension, un facteur aggravant pour le cœur et les artères.
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Perturbation du foie
Le foie joue un rôle central dans le métabolisme des lipides, dont le cholestérol. L’alcool sollicite fortement cet organe, ce qui peut déséquilibrer sa fonction.
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Élévation des triglycérides
L’alcool, surtout en excès, peut augmenter les triglycérides, un autre type de graisse dans le sang. Leur excès favorise l’athérosclérose, c’est-à-dire l’encrassement des artères.
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Apport calorique inutile
L’alcool contient des calories dites « vides », sans valeur nutritionnelle. Une consommation régulière peut entraîner une prise de poids, elle-même souvent associée à une hausse du cholestérol LDL.
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Risque d’habitude
Intégrer le rosé dans le quotidien transforme un plaisir ponctuel en comportement systématique, ce qui augmente le risque de dérives sur le long terme.
Vin rouge, rosé, blanc : tous logés à la même enseigne ?
Pas tout à fait. Le vin rouge arrive en tête pour ses vertus cardiovasculaires. Il contient une concentration notable de resvératrol, un polyphénol présent dans la peau des raisins, réputé pour réduire l’inflammation vasculaire et améliorer la souplesse des artères.
Le vin blanc, lui, en contient très peu, car vinifié sans les peaux. Le rosé se situe entre les deux, avec une teneur modérée en antioxydants.